Citroën GS Pallas : L’icône oubliée du confort automobile français #

La GS Pallas : une berline de rupture dans le paysage Citroën #

L’apparition de la Citroën GS Pallas en 1970 marque une rupture majeure dans la gamme de la marque aux chevrons. Positionnée entre la très populaire 2CV, dédiée à la simplicité utilitaire, et la DS, figure de luxe et d’avant-garde, la GS venait répondre à un vrai besoin du marché : offrir à la classe moyenne un accès à une berline familiale dotée de véritables innovations technologiques.

• Le lancement de la GS coïncide avec une période décisive pour Citroën, qui souhaite s’imposer sur le segment des routières compactes.
• Le modèle rivalise avec des références européennes telles que la Ford Taunus, l’Opel Ascona, la Fiat 124 ou la Volkswagen K70, mais s’en distingue par l’intégration systématique de technologies inédites.
• La GS Pallas cible particulièrement une clientèle désireuse d’accéder à un confort supérieur, tout en restant dans une gamme tarifaire accessible.

Dès sa sortie, le succès commercial de la GS Pallas se traduit par une adoption massive, récompensant le pari audacieux de Citroën d’introduire le confort hydropneumatique sur un véhicule de milieu de gamme.

Le raffinement de la finition Pallas face aux modèles classiques GS #

Ce qui distingue la Pallas des autres finitions de la GS ne tient pas à la mécanique, presque identique, mais bien à l’attention particulière portée à la présentation et au confort à bord. Pallas, chez Citroën, désigne la quintessence de l’équipement et du soin du détail.

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• La version Pallas bénéficie de nombreux ornements extérieurs chromés : entourages de vitres, baguettes latérales, enjoliveurs spécifiques et calandre exclusive.
• À l’intérieur, les passagers découvrent des moquettes particulièrement épaisses, une sellerie haut de gamme en tissu Jersey ou en simili, et des habillages de portes rembourrés.
• Le confort de conduite est accentué par l’insonorisation poussée, l’adoption de sièges avant enveloppants et la présence d’un accoudoir central.
• Des équipements alors inédits sur une berline de ce segment sont proposés : montre analogique intégrée, allume-cigare, lampes de lecture, et un tableau de bord plus raffiné.

La finition Pallas incarne ce que l’on appelait alors le luxe “à la française” : une élégance discrète, tournée vers le confort du quotidien, et une présentation soignée, qui valorisent tant la voiture que son propriétaire.

Technologies de pointe : suspension hydropneumatique et innovations mécaniques #

Au cœur du succès de la GS Pallas, on retrouve la célèbre suspension hydropneumatique, signature incontestable de Citroën. Cette technologie, initialement réservée à la DS, est ici pour la première fois transposée dans la catégorie des berlines familiales accessibles.

La suspension hydropneumatique garantit un niveau de confort exceptionnel, digne des segments supérieurs, en absorbant les irrégularités de la chaussée et en offrant une tenue de route exceptionnelle. La hauteur de caisse ajustable (jusqu’à 250 mm) permet d’adapter la voiture à toutes les conditions routières.
Plusieurs innovations marquent la mécanique de la GS Pallas :

• Un moteur à plat, refroidi par air, à quatre cylindres opposés (“flat-four”), alliant compacité et capacité à atteindre des régimes élevés sans surchauffe.
• Transmission manuelle à 4 rapports, ou, selon les années, la boîte semi-automatique C-Matic à 3 vitesses, rare sur ce segment et appréciée pour sa souplesse en milieu urbain.
• Freins à disque sur les quatre roues, une exclusivité sur ce créneau lors de sa commercialisation, qui garantit une efficacité inégalée du freinage.
• Direction à crémaillère d’une grande précision, facilitant la maniabilité en ville comme sur route.

L’intégration de ces avancées technologiques place la GS Pallas en tête des berlines compactes de l’époque, la distinguant durablement sur le marché européen.

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Performances et motorisations de la GS Pallas #

La Citroën GS Pallas se décline au fil des années avec plusieurs variantes du moteur “flat-four”, dont la robustesse et la légèreté sont unanimement saluées. La gamme débute avec le bloc de 1 015 cm³, puis évolue vers des cylindrées de 1 129 cm³, 1 222 cm³ et, en fin de carrière, 1 299 cm³ pour les GSA.

• La version Pallas se distingue souvent par l’adoption du moteur de 1 222 cm³, développant 65,6 ch SAE à 5 750 tr/min, et un couple de 8,9 mkg à 3 250 tr/min.
• La vitesse de pointe atteint 151 km/h avec une consommation moyenne de l’ordre de 7,5 à 8,5 L/100 km, selon le type de conduite et la configuration retenue.
• La GS Pallas se caractérise par une légèreté remarquable (environ 950 kg), ce qui permet d’exploiter pleinement la puissance disponible malgré la cylindrée modeste.
• Le comportement routier est exalté par la très faible traînée aérodynamique, offrant à la berline une stabilité et une efficacité énergétique peu communes, même en usage autoroutier.
• Une version rare, la GS Birotor équipée du moteur rotatif Wankel (1 000 unités produites environ), témoigne de l’audace technique de Citroën, quoique cette déclinaison ait souffert d’une fiabilité inférieure et d’une consommation élevée.

À l’usage, la GS Pallas offre une souplesse moteur, une montée en régime franche et un agrément de conduite qui, aujourd’hui encore, surprend par son homogénéité et son confort acoustique.

Le style GS : une silhouette aérodynamique, un design intemporel #

Signée Robert Opron, la ligne de la GS bouleverse les codes esthétiques des berlines de l’époque avec une silhouette fastback à l’arrière tronqué, pensée pour optimiser l’aérodynamique tout en maximisant l’espace à bord.

• Le coefficient de pénétration dans l’air (Cx) de 0,318 est alors exceptionnel pour une familiale des années 1970, surpassant nombre de concurrentes directes.
• Le design, sobre et futuriste, se caractérise par des surfaces vitrées généreuses, une lunette arrière inclinée et un capot plongeant.
• Les détails distinctifs de la Pallas, tels que les baguettes chromées, les jantes spécifiques et les coloris raffinés, renforcent l’impression de modernité et d’élégance.

À sa sortie, la GS Pallas suscite des réactions contrastées, certains saluant sa modernité, d’autres étant déconcertés par ses choix esthétiques radicaux. Avec le recul, sa ligne s’inscrit dans la durée et séduit toujours, devenant une référence pour les amateurs de design automobile vintage.

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La popularité et l’héritage de la GS Pallas dans l’histoire automobile #

Forte de plusieurs millions d’exemplaires produits, la GS Pallas s’impose rapidement comme un best-seller pour Citroën, recevant en 1971 le titre très convoité de “Voiture européenne de l’année”. Son succès ne s’est pas démenti durant la décennie, s’accompagnant d’une image de voiture confortable, fiable et audacieuse.

• Le marché des collectionneurs a redécouvert la GS Pallas, dont la cote ne cesse de croître à mesure que les exemplaires en configuration d’origine se raréfient.
• La filiation technique et conceptuelle de la GS se retrouve dans la GSA apparue dès 1979, qui en constitue l’évolution directe, avec notamment l’adoption d’une cinquième vitesse et d’éléments de style remaniés.
• Nombre de GS Pallas subsistantes témoignent aujourd’hui du savoir-faire de Citroën dans l’art du confort et de l’innovation accessible.

L’héritage de la GS Pallas dépasse le seul cadre de la collection ; elle reste pour beaucoup un modèle emblématique, inspirant la philosophie de la marque jusqu’aux modèles de la gamme actuelle.

Restaurer et collectionner une Citroën GS Pallas aujourd’hui #

S’engager dans la restauration d’une GS Pallas, c’est préserver un pan de l’histoire automobile française, mais aussi relever un défi technique. Si la disponibilité des pièces mécaniques courantes reste satisfaisante, certains éléments spécifiques à la finition Pallas, comme les garnitures intérieures ou certains chromes, deviennent difficiles à trouver.

• L’entretien du système hydropneumatique réclame une expertise particulière, bien qu’il existe aujourd’hui un réseau d’ateliers spécialisés et une communauté active de passionnés.
• La carrosserie, malgré sa robustesse, souffre de la corrosion si l’entretien des soubassements n’a pas été rigoureux ; il convient de privilégier les modèles ayant bénéficié d’une restauration complète ou d’un historique transparent.
• Les valeurs sur le marché de la collection demeurent attractives, une GS Pallas saine et d’origine pouvant atteindre des prix compris entre 6 000 et 20 000 € pour les versions les mieux conservées.

Restaurer ou acquérir une GS Pallas offre une expérience unique, celle de renouer avec une philosophie de l’automobile axée sur le confort, l’originalité et l’innovation mécanique. Nos conseils ? Toujours privilégier un modèle complet et authentique, documenter précisément chaque intervention, et rejoindre les clubs spécialisés pour bénéficier d’un réseau d’entraide et de conseils avisés.

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